Echanges techniques sur les sites à Sympetrum depressiusculum

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Explorer les mesures de gestions hydrauliques favorables à l'espèce

Avignon (Vaucluse)

A proximité de l’aérodrome d’Avignon, nous avons « compté » environ 1400 Sympetrum depressiusculum dans un bassin collecteur d’1,5 hectares (marais artificiel) d’eau dans un zone mixte, bureaux d’entreprises et zone pavillonnaire. Habitat remarquable alimenté principalement au printemps et en été par la remontée de la nappe provoquée par la mise en eau des canaux d’irrigation de la Durance. Pour les libellules et pour les oiseaux, ces bassins techniques sont des habitats remarquables. Selon Éric Durand de Naturalia Environnement, « Ces types d’habitats offrent, en l’état au moins, les meilleures capacités d’accueil avec des

densités variables (de quelques dizaines à plusieurs milliers d’émergents observés selon les sites) »

Pour en savoir plus : Article d’Éric Durand paru dans Martinia en 2023

  • Ile de la Platière (38 Le Péage-de-Roussillon)

Rencontre avec le conservateur de la réserve et visite des sites de reproduction de l'espèce avec la CNR

  • La piscine naturelle communale de Lorette (vallée du Gier – 42)

Nous avons été accueillis par la directrice de la piscine de Lorette (vallée du Gier proche de Saint-Chamond) qui est la gestionnaire de la piscine communale. Cet aménagement accueille jusqu’à 30 000 usagers sur les 3 mois d’été du 1er juin au 31 aout depuis 2017.[1]

Cette piscine et son hydrosystème prend son eau dans la rivière Dorlay (seuil de la Grande Écluse) et fonctionne principalement en circuit fermé. Elle est ouverte au public 3 mois de l’année et possède un bassin phyto-épurateur mis en eau dès le mois d’avril pour faciliter les opérations d’entretien et de remise en eau annuelle.

Le bassin de phyto-épuration de la piscine naturelle de Lorette offre artificiellement un habitat qui ressemble, en matière de dynamique hydraulique, à un bas marais naturel fluvial à système nival comme il en existe dans la vallée de la Durance, avec des niveaux d'eau très bas voire en assec en hiver et une mise en eau maximum au printemps ou au début de l'été.

La reproduction de Sympetrum pedemontatum et de Sympetrum depressiusculum a été attestée récemment en 2022[1]. Le 19 juillet 2024, nous avons pu observer 61 Sympetrum pedemontatum (dont de nombreuses émergences et exuvies) et 1 femelle de Sympetrum depressiusculum.

Par rapport à la phénologie connue de ces deux espèces, il parait normal que les émergences de S. pedemontatum précèdent celle de S. depressiusculum d’environ 8-10 jours. Il est donc prévisible que le pic des émergences de cette dernière espèce arrive autour de 1er août cette année. Il faudra vérifier à la fin d'août dans le chenal de débordement de la piscine de possibles émergences décalées dans le temps.

 A l’issue de cette visite, il apparaît intéressant de mettre en place un protocole simplifié pour caractériser la reproduction des libellules sur le site. En effet, il faut pouvoir décrire précisément le fonctionnement de ce site artificiel remarquable pour imaginer que cet exemple puisse être un modèle transposable ailleurs, notamment dans le cadre de parcs urbains de la région.

Fait à Aouste-sur-Sye, le 20 juillet 2024,

Jean-Michel Faton, Groupe Sympetrum fatonjm@gmail.com



[1] Marie-Louise-Henriette Kévin, France Nature Environnement Loire (FNE Loire), 14 S. pedemontaum et 2 S. depressiusculum.


[1] https://www.baignadenaturelledelorette.fr/ et https://www.phytorestore.fr/projet/lorette